DOMINIQUE DARR
Photographe reporter, elle était la force derrière la création du Centre d’Art. Ses photos et son sens de l’esthétique sont toujours présents aujourd’hui.
Photographe reporter, elle est née à Paris en 1932. Elle est décédée le 25 décembre 2016 à Auroville pendant qu’elle préparait ce qui allait devenir sa dernière exposition. Après des études de peinture et de décoration, elle participe, en tant que graveur sur bois et chromiste, aux différentes activités d’une imprimerie d’art. Au cours de nombreux voyages, elle affirme son goût pour la photographie et effectue des reportages pour la presse et l’édition dans le monde méditerranéen, en Amérique du Nord, en Afrique et en Extrême Orient. Dès 1970 et sa venue régulière en Inde, elle va suivre au fil des années le développement d’Auroville et constituer ainsi une archive importante sur la construction du Matrimandir et le quotidien des Auroviliens.
Ses livres
Matrimandir
Le livre de la photographe parisienne Dominique Darr est à la fois un régal visuel, une histoire fascinante de la construction du Matrimandir et un hommage affectueux à l’emblème spirituel d’Auroville.
Le livre «Matrimandir», publié par Archana Press New Delhi, est édité en français et en anglais.
Japon des Réalités
Ce livre né de la collaboration de Dominique Darr et de l’écrivain Marcel Giuglaris, présente un Japon inédit.
On y découvre un pays en pleine transformation, projeté vers le futur, en équilibre entre la tradition et les défis d’une évolution technologique et sociale irréversible.
Le Livre “Japon des réalités” est publié en 1965 par Marcus Press – Paris.
La fondation
Elle permet la continuité de la transmission liée à l’art et à la beauté et soutient le Centre d’Art dans ses différentes activités..
De Paris à Auroville
Projet du Fonds de Dotation “ Art et Recherche “
« C’est une histoire qui tourne autour d’Auroville, ville-laboratoire internationale, proche de Pondichéry, voulue par « la Mère de l’Ashram de Sri Aurobindo » et dont la pierre inaugurale a été posée le 28 février 1968.
Mai 68 a reculé déjà loin dans le temps mais il a signifié pour une génération tant d’espoir et de jubilation et pour sa jeunesse, une ouverture enthousiaste, aux expériences les plus novatrices, qu’il est toujours présent en nos mémoires et en nos cœurs. Il a rimé également avec les débuts d’Auroville et une rencontre qui dure, depuis plus de quarante ans, nous faisant acteurs de cette aventure d’exception, qui a probablement changé nos destinées. In situ, la quatrième génération et la première du vingt et unième siècle. Le Rêve de la Mère tente d’entrer dans les faits mais comme c’est difficile !
Aujourd’hui, que ma vie s’est presque écoulée, c’est le temps des bilans, des analyses et des rectificatifs. Des décisions sont à prendre, au plan matériel, pour un avenir limité désormais. Il s’agit de passer le relais et laisser aux suivants un héritage substantiel qui leur évite les pressions de la nécessité, leur concédant un départ dans la vie moins contraignant et déjà, la possibilité de vraies réalisations à la lumière du support spirituel offert par le lieu. Si un seul artiste manifeste son talent, grâce à ses ainés, nous aurons réussi quelque chose. A la plupart, la vie de famille ouvre les portes de l’amour et du soutien mais dans le cas qui m’occupe, je pense qu’il est possible de dépasser ce cadre, parfois un peu restreint et donner ses chances à des êtres, avec qui il existerait un autre type de lien que ceux du sang et qui, regardant dans la même direction, pourraient requérir compréhension et assistance.
Ceci est donc un aspect de l’action à mener dans le futur mais il y a d’autres centres d’intérêt et, forts de milliers de documents concernant les débuts et la croissance d’Auroville, nous avons mis en place un Fonds de Dotation, acquis un lieu de 800mètres carrés, dans les Citadines d’Auroville, pour l’installation d’un Centre dédié à l’Art et la Beauté.
Septuagénaire, j’ai vu disparaître tous mes proches, mais j’ai appris aussi que toutes les réalisations qui se poursuivront à Auroville, dans le cadre de cette animation artistique, sont le fruit des activités de générations familiales qui m’ont précédées et m’ont légué les moyens que je mets aujourd’hui à la disposition du Fonds de Dotation.
La continuation de cette transmission, dédiée à l’art et à la beauté, est un élément essentiel de ma démarche.
Je rappelle que l’action du Fonds de Dotation est définie d’intérêt général, notamment, en vue de la promotion du rayonnement artistique d’Auroville.
A mon sens ce rayonnement devrait prendre plusieurs formes :
La valorisation des archives photographiques
relatives à l’aventure d’Auroville depuis ses débuts in situ, sa construction, son développement architectural, l’implantation de communautés et la vie quotidienne dans tous ses aspects, depuis 1968, année de sa création. Une des premières activités du Centre consistera à classer, numériser ces documents, en assurant leur préservation, créer des ouvrages d’édition et autres publications et contribuer à l’information générale sur les conditions du développement de la ville en devenir et ce, depuis Noël 1970.
Un témoignage de reconnaissance de l’œuvre de Roger Anger
par la présentation de certaines de ses créations et de son travail architectural et son essentielle contribution, en tant qu’architecte en chef du projet et interlocuteur de la Mère, quant aux données visant l’élaboration puis la construction d’Auroville et ce, jusqu’à son décès en janvier 2008. La créativité et la participation de l’architecte en chef que fut Roger Anger à l’élaboration puis à une partie du développement d’Auroville a permis que se manifeste, à tous les niveaux, le caractère esthétique très particulier de sa réalisation, dans une quête de la beauté, le souci du détail et une volonté de perfection, qui a gagné, de proche en proche ses amis.
La mise en place de manifestations, d’expositions temporaires,
picturales, sculpturales, photographiques … susceptibles de valoriser l’expérience d’Auroville.
La création d’ateliers,
temporaires ou permanents, au profit des résidents d’Auroville et de ses jeunes : création de stages, organisation de concours, attribution de prix ou de bourses.
Le développement d’échanges artistiques entre la France, siège du Fonds de Dotation, le monde et Auroville.
Ces objectifs doivent être concrétisés par les initiatives générées à Auroville, en concertation avec la structure du Fonds de Dotation. C’est pourquoi, il m’est apparu nécessaire de rédiger un règlement intérieur du Fonds de Dotation, régissant les rapports entre le Fonds et les représentants du Centre d’Art à Auroville.
Voyons maintenant comment s’est déterminé de faire Auroville bénéficiaire des avoirs d’une famille, comme du résultat du travail de photographe professionnelle qui ayant accompagné la vie d’Auroville et en ayant rendu compte au fil des années, se devait de se manifester d’une façon active et durable. Il s’agit d’apporter une aide non négligeable au développement du secteur envisagé, dans cet Auroville encore en formation.
Dans un même temps les difficultés financières permanentes obligent le collectif à se soucier davantage des problèmes immédiats de la vie quotidienne. D’où l’idée de créer ce Centre d’Art et de Recherche, voué à la beauté ou, tout du moins à sa recherche, qui permettra de conforter les tendances allant dans ce sens.
La création du Fonds de Dotation, favorisée par la loi nouvelle de 2008, nous offre une facilité d’action et il faut désormais trouver le financement pour se doter d’un outil capable de finaliser de beaux projets de niveau international tels qu’expositions, éditions de livres, brochures, films etc. ainsi que l’aide évoquée à des jeunes doués et dignes d’intérêts. »
Septembre 2010 Dominique Darr