Anima

Par Jyoti Naoki

Du 21 décembre au 14 janvier 2020

Vernissage 21 décembre à 16h30

ANIMA est le nom voulu par Jyoti Naoki Eri pour sa nouvelle exposition. Anima, en latin, c’est l’âme, c’est aussi animé, doué de mouvement. Jyoti, d’origine japonaise, de son passé animiste, cherche le divin en toute chose, le divin est partout : dans toutes les manifestations de la vie, dans toutes les formes de la nature. Comme un entomologiste, comme un astrophysicien, il en étudie les émanations et les métamorphoses, en suit la trace dans des espaces ou ne semble régner que le vide, invente de nouvelles équations.

Jyoti est un artiste polyédrique : il est peintre, sculpteur, photographe, céramiste, designer, architecte de jardin.  Ne craignant pas les contaminations, il croise entre elle ces différentes disciplines, expérimente des hybridations  pour tenter peut être de créer de nouvelles formes de vie ou de vérifier des théories.

Il travaille par séries, allant jusqu’au bout de chacun des chemins que lui-même a tracé, des contraintes qu’il s’est imposé comme  une sorte de cadrage , ne pouvant s’arrêter et conclure la série, de son propre aveu, que lorsque ses possibilités sont épuisées. Son processus créatif se nourrit de toutes ses expériences, de toutes ses découvertes, c’est à  tous les effets un yoga.

Cette exposition, résultat de plus de quatre ans d’exploration, présente des œuvres mêlant peinture,  sculptures, photographie.


Three main series emerge.

Trois  principales séries en émergent.

La série Vessel interroge, à  travers la forme d’un vase, ou d’un mannequin à  forme humaine,  la dualité âme/corps et son rapport avec l’univers. Le vase, comme le corps, est le contenant. Peut on réellement appréhender ce qu’en serait le contenu, l’âme ? Quelle est la forme et la couleur de l’âme ? Est-elle dedans ? Est-elle dehors ? Que se passe-t-il au milieu ? Ce qui fascine l’artiste, c’est cet entre deux, c’est la frontière. En un jeu hypnotique entre l’objet et le fond,  il intervertit les champs chromatiques, substitue le plein au vide, l’intérieur à l’extérieur, la profondeur à la surface. Les tons éblouissants distraient la rétine de ce qui se trame dans l’invisible,  comme un magicien  détourne l’attention de son public. Ce que suggère l’artiste, c’est que peut être, derrière l’apparence, notre substance et celle du monde sont les mêmes, et que notre altérité n’est au fond qu’une illusion d’optique.

 

Dans la série Windows, Jyoti utilise la calligraphie, dont il  élimine l’écriture pour ne garder que le geste. Il aime le moment ou la ligne devient totalement spontanée, une épure d’action tracée dans l’instant.

Parfois il choisit l’indigo et obtient une composition monochrome, parfois, et selon son humeur, les couleurs sont vives et variées, parfois, il mélange. Car la composition achevée est fragmentée en carrés et recomposée. Chaque nouveau morceau, avec en son centre un petit carré d’or, son noyau divin,  est une fenêtre, un monde en soi et acquiert  une nouvelle signification de par sa position dans la composition et la manière dont il se combine avec l’ensemble. Cette abstraction visuelle, pour Jyoti, symbolise la réincarnation de l’âme, qui, libérée de l’existence précédente, peut commencer une vie nouvelle. Chaque mouvement, morcelé ou dans son ensemble est un différent aspect du divin en devenir. 

Et c’est encore de fenêtres qu’il s’agit dans la troisième série proposée par l’artiste, la plus récente, intitulée Lotus. Si le symbolisme demeure prépondérant, avec le choix de fenêtres de feuille d’or flottant entre premier plan et fond, Lotus marque un retour à la représentation figurative, un changement appelé par une profonde exigence intérieure.

« J’avais besoin de la clarté du lotus pour compléter mon processus créatif-explique Jyoti- un artiste ne travaille pas que sur des émotions positives, et c’est parfois lourd a porter. Cette nouvelle série répond donc a une nécessité. Je voulais une réponse, et je l’ai obtenue. »


The answer of Jyoti stands before us today, exposed in its magnificent evidence: the man who is the window, the man who is the instrument finds here the absolute bliss of the divine presence in all the levels of creation, and manifests the joy of the being who acknowledges in itself the almost forgotten secret of its own truth.


Dominique Jacques, décembre 2019